L'inclusion des personnes en situation de handicap
dans l'art et dans le monde du numérique.

La place de la personne en situation de handicap dans l'art classique et l'art contemporain est quasi inexistante, ce monde n'était pas pensé pour les personnes qui présentait des contraintes physiques et/ou mentale, aujourd'hui, nous prenons de plus en plus en compte l'avis et le point de vue des personnes en situation de handicap. Nous pouvons trouver de nombreux exemples d'inclusion des personnes handicapées dans les arts et dans le monde numérique.

1. Les technologies d'adaptation surmontent de plus en plus les difficultés rencontrées par les personnes handicapées. Les troubles de la mobilité, par exemple, peuvent être surmontés avec des outils tels que Wii Remote, qui permet aux utilisateurs de créer des graphiques numériques et des dessins numériques. La technologie informatique peut également aider les artistes malvoyants.

L'utilisation créative des technologies d'adaptation ou d'assistance dans les médias peut également offrir aux personnes malvoyantes la possibilité d'apprécier les arts visuels. Des appareils audio sont mis à la disposition des visiteurs dans certains musées, galeries et autres institutions culturelles afin de fournir une narration informative aux visiteurs, qu'ils aient ou non une déficience visuelle. Les enregistrements audio pour le théâtre, le cinéma ou la télévision contiennent la description nécessaire ajoutée entre les dialogues pour les téléspectateurs malvoyants.

Artiste en situation d'handicap qui peint avec un bras articulé

La technologie est donc un enjeu dans le développement de l'accessibilité du monde pour la personne pourvu de handicap, les smartphones permettent de pallier certains problèmes auditif et visuel, des indicateurs sonores aux passages piétons permettent de savoir quand traverser, mais comment intégrer le handicap dans l'art ?



2. Le deuxième exemple frappant de la façon dont les personnes handicapées sont incluses dans l'art est Lisa Bufano. Ayant perdu ses tibias et la plupart de ses doigts, Bufano a commencé sa carrière de danseuse lorsqu'un professeur de l'Université de Linz, qui fait des recherches sur la vie des amputés, a découvert sa page Web et lui a offert une bourse pour se produire à Vienne. Elle a tourné (de 2006 à 2010) avec l'AXIS Dance Company, interprétant des œuvres chorégraphiées par Victoria Marks, Joe Good et Kate Weir devant des publics en Autriche, en Croatie, en Slovénie et au Canada. Son travail de danse comprenait généralement de nombreux utilitaires supplémentaires (comme l'utilisation des pieds de table orange de la reine Anne comme jambes et bras), mais comprenait également des segments où son corps sans fioritures était au centre de la performance. Selon Bufano, elle a manipulé son corps pour explorer des modes de transport alternatifs (à 34 ans, elle courait plusieurs kilomètres par jour sur des jambes prothétiques en fibre de carbone high-tech), des différences corporelles, son identité sexuelle.








Mais en ce qui concerne les aveugles, autour desquels s'articule notre projet, l'idée et le projet du Musée du Prado à Madrid est un bon exemple d'inclusion des aveugles dans le monde de l'art, qui, en théorie, leur était initialement inaccessible. Afin que les aveugles puissent profiter pleinement de la collection de ce musée, ils ont décidé de ne pas se limiter aux audioguides ou aux guides, et d'enfreindre la règle du "ne pas toucher" en créant des copies 3D complexes d'œuvres clés que les malvoyants pourraient physiquement "lire", ressentir, "voir". Cette technique s'appelle "Didú" et a été développée par Estudios Durero.





Comment pouvons-nous faire plus ?

Dans notre projet, nous avons utilisé du fil pour tracer un trait comme le ferait un crayon, mais nous pouvons aller encore plus loin et prendre comme base les caractéristiques physiques de certains fils, rigidité, épaisseur, etc., pour distinguer ce qui va apparaître sur le dessin. Peut-être pouvons-nous ainsi atteindre la différence de couleurs des aveugles, à l'aide de différences physiques de fil. Et l'accompagnement audio expliquera ainsi quels fils indiquent quelle couleur. Nous arrivons ainsi au schéma de reconnaissance des couleurs pour les aveugles, le schéma de "voir" les couleurs. Cela peut fonctionner pour les personnes qui ont perdu la vue au cours de leur vie, mais comment l'expliquer à une personne aveugle de naissance ? Et est-ce même possible ? Un autre assistant intéressant de la "vision" peut être l'odorat. Par exemple, considérons l'exemple d'une nature morte. Chaque fil avec ses propres caractéristiques physiques sera associé à une certaine odeur. Car l'odeur a aussi ses propres caractéristiques : sucrée, piquante, épicée, humide, pourrie, etc. De cette façon, on pourra également créer un autre schéma de vision qui liera 2 autres sensations qui seront disponibles pour une personne aveugle. En allant encore plus loin, on pourrait envisager d'installer des tableaux pour les aveugles. Par exemple, prenons une photo de personnes prenant leur petit-déjeuner. Ils sont dans une pièce, il y a des fruits et d'autres aliments sur la table, des peintures sont accrochées aux murs, un chaud rayon de soleil tombe directement sur la table. Ainsi, on peut penser à créer une salle à part dans le musée dans laquelle aura lieu la mise en scène de cette image. Les gens s'assieront également à table, ces personnes (peut-être envisager de les remplacer par des mannequins) pourront être touchées, les odeurs et la température dans l'air diront l'atmosphère que l'image véhicule et ce qu'elle dépeint, malheureusement, ce type d’initiative pose des problèmes de logistique, où mettre tout ça ? Pour chaque œuvre ?


Exemples d'inclusion d'artistes handicapés eux-mêmes dans l'art :

Kathleen Morris, peintre impressionniste d'origine Canadienne, à eu une paralysie cérébrale et est devenue l'une des meilleurs peintres modernes. Elle perd graduellement la vision, incluant aussi la perception des couleurs ainsi que le noir et le blanc. Elle est maintenant en état de cécité totale, bien qu'elle conserve quelques nuances de couleurs assez restreint. Au milieu de sa vie, elle change de carrière pour devenir artiste professionnelle. Elle à crée une compagnie d'Art qui accompagne et aide les artistes à mobilité réduite de distribuer leurs oeuvres.

Ryan Gander, artiste conceptuel Britannique, utilisateur d'un fauteuil roulant avec un handicap de longue durée.

Yinka Shonibare, MBE, artiste conceptuel Britannique, on lui diagnostique une myélite transverse. Il est nominé pour le prix Turner.

Henri de Toulouse-Lautrec, qui avait une mobilité des jambes limitée et est devenu célèbre pour ses peintures de danseurs français du 19ème siècle.

Frida Kahlo, emblématique féministe et artiste mexicaine, elle portait un corset en raison des nombreuses blessures graves qu'elle décrivait dans ses autoportraits.

Claude Monet, peintre impressionniste français, a progressivement perdu la majeure partie de sa vue à cause de la cataracte. Sa vision a été limitée à une gamme de couleurs principalement bleues, il a donc utilisé une palette à prédominance bleue dans ses œuvres ultérieures, notamment pour Les Nymphéas.

Al Capp, Le caricaturiste américain ( L'il Abner ), a subi une amputation de la jambe à l'âge de neuf ans, ce qui aurait influencé son humour sarcastique.

Paul Darke, Artiste basé à Wolverhampton, avec Spina Bifida, qui travaille sous toutes les formes numériques.

Judith Scott, un sculpteur de fibres américain atteint du syndrome de Down.